L’instant Chateaubriand


This is the end
Plonc plonc plonc
Beautiful friend
This is the end
Plonc plonc plonc
My only friend, the end
etc.

π²/6, le blog ou on écrit les notes de guitares telles qu’elles seraient faites a capella. Pour les incultes : la chanson originale.

Retour en Frankrike

Comme l’indique subtilement le morceau de chanson placé en introduction, c’est la fin de mon séjour en Suède. À l’heure où j’écris ces lignes, je suis assis tel un SDF dans un couloir de KTH. J’ai rendu mes clefs avant neuf heure du matin et je me dois maintenant de meubler en attendant que mon avion parte ; en l’occurrence à 19h. Du coup, et vu que j’ai pris un certain retard dans mes publications, j’en profite pour poster un nouvel article. Enfin et comme l’indique le titre, des envolées lyriques sur le temps qui passe et les changements qu’il provoque sont à craindre.

Lors donc je retourne en France [1] ; pays du pinard et du camembert. Que vais-je donc faire là-bas ? Pas grand chose sans doute. Je n’ai pas eu de vraies vacances depuis plus d’un an, ça fera du bien de se reposer. Et puis j’ai plein de code à écrire… D’ailleurs, je pense que je vais ajouter une section au site principal pour rendre les programmes en question plus visibles. Je compte aussi m’entraîner un minimum à parler suédois puisque je risque d’en avoir encore besoin ! En effet, même si mes études en Suède sont terminées, il me reste encore à faire mon mémoire universitaire. Je vais le faire à l’université de Aalto, à Helsinki. Je vais y étudier certains polynômes dans les corps de charactéristique 2^n parce qu’ils jouent un rôle important dans la conception des S-boxes, un composant des algorithmes de chiffrement symétriques comme celui utilisé par keepassx. Dans la mesure où la Finlande est un pays bilingue suédois/finnois, je risque d’avoir besoin de mes incroyables compétences [2] dans la langue de Fifi Brindacier.

Pendant que j’en suis à parler de la France, une petite mise en garde pour les fous parmis vous qui voudraient faire une partie de leurs études dans un pays non francophone. Quand je suis retourné en France pour Noël, j’ai trouvé prodigieusement saoûlant le fait que tout le monde parle française autour de moi. Quand on est habitué à ne rien comprendre à ce que raconte les gens dans la rue, le bus (ou que sais-je encore) ; il est très perturbant de se trouver dans un environnement où on comprend de nouveau tout ce qui se dit. Et c’est pas parce que je suis un vil ermite asocial[3] ; des camarades français rencontrés en Suède partagent ce point de vue. Fin de le mise en garde.

Bilan

Bande son de circonstance. Que retirer de ce séjour d’une année en région passablement australe ?

  • Partir à l’étranger, ça vous fait les pieds. Si vous n’étiez pas particulièrement indépendant, vous retrouver seul dans un pays dont vous ne parlez pas la langue avec des liasses (au demeurant assez fines, du moins comparé à ce qui se fait en France) de paperasse à remplir vous force à vous débrouiller tout seul. Et pour cause : personne ne peut vous aider là où vous êtes ; du moins pas facilement. D’où le fait que ça fasse les pieds.
  • Ça permet vraiment de découvrir une autre culture. Ça paraît logique, et ça l’est, donc je ne m’étendrai pas sur le sujet. Il est néanmoins certain que vivre un an dans un pays vous permet d’effectivement aller au delà de l’image distordue que vous en avez depuis l’extérieur. Si ça marche dans un pays ou les gens sont aussi difficile à atteindre qu’en Suède, ça doit marcher partout !
  • Ça permet d’étudier des choses pointues dans de bonnes universités. C’est quand même pour ça qu’on le fait « officiellement » et ce n’est pas faux. Par exemple, j’avais choisi KTH à cause du master de mathématiques avec spécialisation en maths discrètes et informatique théorique et, effectivement, j’ai pu y étudier les maths et l’informatique théorique. Sauf qu’en plus, certains de mes profs sont des spécialistes d’envergure mondiale… Et ça, ça pète.
  • Ça permet de vivre dans des zones tempérées. Déjà, dans le Nord, il y a des aurores boréales. D’ailleurs, j’en ai vu de mes yeux vu ! Récit de mon épopée en Laponie sur le blog de mon camarade d’aventure ici. Mais, surtout, il fait une température raisonnable… Il paraît qu’il fait plus de 34°C là où je vais en France. Il se peut donc que ce billet soit le dernier posté sur ce blog : je crains de ne pas survivre à de telles températures tropicales.
  • Une petite leçon de relativisme, ça ne fait jamais de mal. Rencontrer des gens du monde entier permet de relativiser bien des choses, même les plus insignifiantes. Par exemple, je ne me suis jamais considéré un français impulsif et gueulard cliché mais, comparé au calme imperturbable suédois… Je le suis un peu quand même ! Dans le même genre, je me suis toujours considéré comme un rat des villes. Un vrai de vrai qui ne peut pas vivre dans une cité ayant moins de trois cents milles habitant (au moins !), des bars, des musées… Et qui n’est pas du tout à son aise à la cambrousse. Et pourtant, pour avoir vu de vrais citadins dans la forêt craindre de se faire attaquer par des loups ou trembler comme des feuilles à l’idée de traverser un ruisseau en marchant sur un tronc d’arbre ou de passer par un enclos avec des chevaux [4], je me dis que ma folle jeunesse à la montagne a eu plus d’influence sur moi que je ne veux bien le croire.

Cette année sera passée affreusement vite et, à peine arrivé, je me dois déjà de repartir vers le Sud. Il m’est encore difficile d’estimer l’ampleur de l’influence que cette expérience aura eu sur moi mais elle est sans doute plus grande que ce que je veux bien admettre. Au-delà de la confrontation à une autre culture, je pense que qu’avoir étudier dans une institution plutôt « universitaire » (par opposition à Centrale Lyon, une école d’ingénieur) clairement orientée vers la recherche, du moins dans mon cursus, a également modifié ma façon de voir les choses. J’ai tendance par exemple à rejeter avec encore plus de vigueur qu’avant tout ce qui implique de près ou de loin une présentation powerpoint contenant « synergie », « globalisation », « culture d’entreprise centrée sur la satisfaction du client » et, surtout, quelque terme de comptablilité que ce soit [5]. Les points évoqués précédemment s’appliquent également à moi, bien évidemment (je ne les ai pas pondus à partir de rien). Enfin, une photo prise dans la forêt qui terrifiait tant mes camarades madrilènes aux alentours de minuit, le 21 juin. Comme vous pouvez le constater, la nuit n’était pas très noire.

Le pas-tout-à-fait-mais-presque soleil de minuit.

On ne s’est pas fait attaqués par des loups. Par contre, c’était un peu boueux…

Conclusion

Faites des échanges universitaires les jeunes !


Cliquez sur les nombres pour revenir à l’article.

[1] « Frankrike » veut dire « France » en suédois.
[2] Je sens comme un sourire narquois… Pourquoi donc ? Parce que mon accent est tellement naze que les Suédois me répondent toujours en anglais quand je leur parle dans leur langue ?
[3] Je vous vois venir, petits chenapans :P.
[4] Je ne rigole pas. Il a fallu que je prenne le gus en question par la main à plusieurs reprise >_<
[5] Non pas que j’ai quoi que ce soit contre les comptables, au contraire : je ne voudrais pas, mais alors pas du tout leur prendre leur travail 😀

Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?

Le wikipedia anglophone était coupé le 18 janvier en protestation contre la « PIPA » et la « SOPA », megaupload ne répond plus suite à une action du FBI, nous autres francophones avons depuis peu la chance d’avoir une « Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet » (HADOPI pour les intimes). Là-dessus, les terrifiants Anonymous attaquent le site du FBI en guise de représailles. Et tout ça en l’espace de, aller, 24h. Un lecteur qui n’aurait pas suivi l’actualité « geek » ces derniers temps éprouve sans doute un sentiment résumé par le titre du présent article. Je vous propose donc humblement, amis lecteurs, de vous présenter les acteurs en présence ainsi que le pourquoi de toute cette agitation. Non pas que je doute de la pertinence de certaines « analyses » (hum.) mais j’ose croire avoir un avis moins… Sensationnaliste. M’est avis qu’on n’est pas sortis de l’auberge et qu’on assiste à une suite d’évènements qui auront un impact tout sauf négligeable sur le futur.

C’est qui ces gus ?

Avant de voir comment ils interagissent les uns avec les autres, commençons par voir qui sont les protagonistes de ces histoires.

  • Les ayants-droits

    On regroupe sous ce terme ceux qui ont les droits sur les œuvres copyrightées. Par « avoir les droits », on entend « être propriétaire » et, en particulier, avoir le droit de vendre en toute légalité. Exemple : un chanteur ne possède (généralement) pas ses musiques, elles appartiennent à une maison de disque, ou major, qui le paye pour produire [1] ces chansons. C’est elle qui ensuite vend les-dites chansons et ce fait des sous dans la manœuvre. Du coup, quand on télécharge illégalement, c’est elle qui « perd » de l’argent. Ce qui est vrai pour la musique l’est également pour toutes les autres formes d’audio-visuel: les films par exemple appartiennent à leurs producteurs et non aux réalisateurs (et encore moins aux acteurs). Ils sont rassemblés dans des associations et lobbies particulièrement puissants comme, en France, la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeus de Musique) ou, aux États-Unis, la MPAA (Motion Picture Association of America). On les retrouve à la l’origine chez nous de l’HADOPI, outre-Atlantique de la SOPA et de la PIPA. Leur revendication principale et somme toute défendable est l’arrêt du téléchargement illégal : ils arguent de la perte sèche qu’il occasionnerait pour eux. Néanmoins, les méthodes dont ils soutiennent la mise en place nous rappellent que non, la fin ne devrait pas justifier les moyens dans un cas pareil. Alors que les pertes occasionnées par le « piratage » sont difficiles à chiffrer, elles ne justifieront de toute façon jamais la destruction de l’Internet. C’est pourtant ce vers quoi ils poussent en promouvant la SOPA ou l’ACTA (d’autres explique comment bien mieux que moi), très probablement plus par incompétence et mauvaise foi que par volonté « maléfique ».

  • Low Orbit Ion Cannon (LOIC)

    LOIC, qu’est-ce donc que cela ? Canon à Ion en Orbite Basse en bon français [2], ce terme désigne un logiciel permettant à tout un chacun de participer à une attaque DDOS, c’est à dire à un déni de service. En gros, cela consiste à submerger un site internet de requêtes jusqu’à ce qu’il ne puisse plus tenir la cadence et s’arrête de fonctionner. C’est comme ça que les gus se revendiquant d’Anonymous mettent par terre les sites du FBI, de l’Élysée ou, à l’époque de l’affaire Wikileaks, de mastercard. Contrairement à ce qu’affirment certains, il est parfaitement possible de remonter jusqu’à l’utilisateur d’un tel logiciel. Donc non seulement ce n’est pas très intelligent de l’utiliser (j’ai à titre personnel un peu de mal avec le concept de « censurons les anti-censures ») mais, en plus, vous aurez des problèmes juridiques.

  • Anonymous

    Comme leur nom l’indiquent, les Anonymous sont… Anonymes. N’en déplaisent à certains médias, il est impossible que qui que ce soit s’exprime au nom d’Anonymous et pour cause : tout le monde en fait potentiellement partie. Regardons-y de plus près. Pensez-vous qu’une organisation centralisée puisse être à l’origine tout à la fois de confrontations virtuelles (et victorieuses) contre le pire cartel mexicain, d’attaques efficaces contre ceux s’en prenant à wikileaks d’abord puis megaupload ensuite, du tag de la devanture de l’HADOPI en France ou encore d’une lutte contre les groupuscules d’extrême-droite lyonnais ? La vérité est que n’importe qui peut s’en revendiquer. Vous voulez faire peur àquelqu’un ? Envoyez-lui un mail signé « Anonymous », si possible avec un masque de Guy Fawkes (référence au par ailleurs bon film V pour Vendetta que je vous conseille de voir pour mieux comprendre le principe d’Anonymous) en pièce jointe : c’est aussi simple que ça. Je ne pense même pas qu’on puisse parler de « groupe » : il y a en fait (toujours selon moi, mais je pense ma logique défendable) des groupes totalement indépendants se revendiquant d’Anonymous pour… protéger leur anonymat. On peut voir ça comme une sorte de franchise en fait: vous voulez qu’Anonymous fasse quelque chose ? Faites-le ! Vous êtes Anonymous. C’est d’ailleurs une des bases de leur réthoriques. Difficile de mettre en évidence une motivation principale pour un groupe qui n’en est pas un. Cependant, ceux qui se revendiquent d’Anonymous se réclament généralement de la liberté d’expression ou de la liberté tout court. Quitte à mettre hors d’usage un média (en l’occurrence un site internet) à grand coup de LOIC : défendre la liberté d’expression par la censure, c’est une approche… Originale. Notez que l’hétérogénéité intrinsèque d’un tel « groupe » est encore accentuée par leur succès médiatique. Là où à l’origine ne se trouvait qu’une poignée de jeunes américains extrêmement doués en informatique et dotés d’une forte idéologie libertaire se masse maintenant potentiellement tous les profils envisageables.

  • Les gouvernements

    Difficile de voir une tendance de fond tant les actions des gouvernements sont différentes. En fait, je trouve amusant de voir à quel point les réactions illustrent les valeurs de chaque pays. Ainsi, pour les américains, la liberté sur internet est extrêmement importante (le premier amendement de la constitution américaine garantit une liberté d’expression beaucoup plus large qu’en France). Par contre, avisez vous de vous en prendre aux intérêts d’un lobby et vous aurez des problèmes, d’où les lois SOPA et PIPA. Dans la même idée, quand on s’en prend à la sécurité nationale, plus de loi qui tienne ; d’où le Patriot Act. Aux Pays-Bas, pays ayant une tradition libertaire forte (Amsterdam… Qu’est-ce que ça vous évoque, petits canaillous ?), la neutralité du réseau a été inscrite dans la constitution. En Chine et, d’une manière générale, dans toute les dictatures, on censure et on espionne à tour de bras. Parfois avec des technologies françaises… En France, puisqu’on en parle, on s’agite en créant de nouvelles institutions bien lourdes et complètement inefficaces (oui HADOPI, c’est à toi que je pense). Par contre, personne ne risque rien et, en dépit des effets d’annonces, peu de choses entament réellement la circulation de l’information à l’heure actuelle au pays des fromages forts et du pain décent [3].

Et qu’est-ce qu’il se passe alors ?

Afin de lutter contre les piratage d’œuvres copyrightées, les États-Unis ont voulu promulguer deux nouvelles lois, les fameuses PIPA et SOPA. En gros, elles auraient rendu responsables les hébergeurs de l’intégralité du contenu qu’ils hébergent. Cela pourrait sembler logique, néanmoins arrêtons-nous un instant. Dans un tel cas, youtube par exemple pourrait être tenu pour responsable des commentaires publiés sur son site par le premier boulet venu [4]. Admettons, même si c’est un peu gros. Plus problématique : l’appareil judiciaire aurait été court-circuité, mettant de facto en place un justice privée. Les fameux ayant-droit auraient pu obtenir les coordonnées des vils « pirates » présumés sans décision de justice. Mon résumé est très condensé : encore une fois, plus d’informations sont disponibles chez la quadrature du net.

Pour montrer leur oppositions à cette loi, de nombreux sites ont procédés à un « black-out » le 18 janvier 2012. Concrètement, de très nombreux sites ont modifié leur apparence pour apparaître écrits en blanc sur fond noir et encourageaient leurs visiteurs à s’informer sur ces lois. En particulier, le wikipedia anglophone était (quasiment) inaccessible. Le soutien des « géants du nets » (google, ebay…) et l’ampleur du mouvement ont amené le gouvernement américain a revoir sa copie. Aux dernières nouvelles, ces lois sont pratiquement enterrées.

Le lendemain, le 19 janvier, les États-Unis toujours saisissent les serveurs de megaupload et publient des mandats d’arrêts internationaux contre ses fondateurs. Le FBI était à la manœuvre et les sites ne sont toujours pas accessibles alors que j’écris cet article. Il ne le seront très certainement plus jamais d’ailleurs. Difficile de voir une corrélation entre cet évènement et le black out dans la mesure où une telle opération doit demander des mois de préparations. Néanmoins, les esprits déjà chauffés à blanc par la lutte contre les lois américaines réagissent immédiatement et des individus se revendiquant d’Anonymous ont attaqué les sites internet du FBI, de la justice américaine mais aussi, après que N. Sarkozy se soit félicité de ses fermetures, de l’HADOPI et de l’Élysée. Parce qu’elle a touché tout le monde, la fermeture de megaupload a amené l’attention des médias classiques vers ses questions, d’où un nombre conséquent de reportages (d’une qualité parfois douteuse) sur Anonymous et consort et un nombre non moins conséquent de commentaires. Notamment Christophe Barbier qui, en dépit de la qualité de son analyse politique, a cru que son site internet pourrait résister là où celui du FBI (du èfbiaï ! C’est pas les premiers venus quand même !) a failli [5]. Comme quoi, ses sujets techniques ne devraient peut-être pas être commenté sans connaissances minimales. Ça paraît évident mais ça ne fait pas de mal de le rappeler.

Sur ces entrefaits, le parlement européen est en train de ratifier l’ACTA, un autre « traité commercial luttant contre la contre-façon de copyright ». Si le fait qu’il s’agisse d’un accord commercial est Censé justifier que sa négociation se soit faite dans la plus totale opacité, il n’en reste pas moins qu’il contient des sanctions pénales. D’ailleurs, son domaine d’action ne se limite pas à la « piraterie » [6] puisque la vente de médicaments génériques seraient entravée. Notez que l’accusation d’opacité et les prédictions de cassandre quant à ses éventuelles conséquences sont tout sauf des lubies de geek : le « rapporteur principal de l’ACTA » vient de claquer la porte pour ces mêmes raisons.

Conclusion

Que ceux d’entre-vous qui suivent l’actualité numérique de près me pardonnent cet article fait d’évidences pour eux. Néanmoins, j’espère avoir accompli efficacement cette vulgarisation d’une actualité où tout va très vite et, surtout, où les conséquences des moindres faits sont difficiles à évaluer. Deux choses sont sûres cependant : un, c’est un sacré bordel (pardonnez le niveau de langue) et deux, nous sommes à une charnière où deux visions d’internet totalement incompatibles s’opposent. À dans un an pour voir ce que tout cela à donner !


Cliquez sur les nombres pour revenir à l’article.

[1] Oui, officiellement on produit de l’art. Ahem. Les esprits chagrins ne manqueront pas d’objecter qu’appeler du lady gaga de l’art est peut-être un bien grand mot. C’est effroyablement subjectif et surtout ce n’est pas la question. Même si ce n’est pas faux 😛
[2] Un nom pareil vient forcément du monde de la science fiction. Après enquête, il s’avère qu’il provient de la série « command & conquer ». Voilà de quoi briller pendant votre prochain dîner en ville !
[3] Non parce que le jour où vous trouverez une vraie baguette à un prix raisonnable hors de France, vous me ferez signe. En particulier si vous trouvez en Suède : leur pain est pas mal mais n’a rien à voir avec du vrai pain 🙁
[4] Et les boulets dans les commentaires sur youtube, c’est pas ce qu’il manque…
[5] Au passage, précisons que mettre à bas un site internet via un DDOS (i.e., en saturant le serveur qui l’héberge de requêtes) n’implique absolument pas une prise de contrôle du-dit serveur. Les Anonymous n’ont absolument pas « piraté » le FBI, ils ont bloqué l’accès à son serveur le moins critique : ça n’a rien à voir !
[6] – Hardis matelots ! Allons piller ce galion espagnol chargé d’or !
– Oui capitaine !
– J’ai pas entendu…
– Ouiii capitaaiiine !

Non, je ne suis pas mort

Je m’en veux terriblement de ne pas mettre à jour la présente perle du web [1] mais les joies de l’IRL que sont les partiels, rapports et autres compte-rendus s’accumulent bien évidemment en cette fin de semestre. J’ai par conséquent été passablement occupé.

Pour me faire pardonner, voici deux photos prises avec mon absence de talent si caractéristique. La première est la vue de ma chambre un jour ensoleillé de début décembre. À 14h. Le soleil est au milieu de la zone la plus lumineuse, au milieu haut de l’image [2].

L'ardent soleil de début d'après midi.

Oh, et il fait nuit à 15h maintenant. Ça fait moins de reflets sur l’écran \o/

Alors que j’étais à Stockholm hier (au niveau de la kulturhuset pour les connaisseurs), j’ai pu voir des jeunes Suédoises avec des couronnes de Sainte Lucie et chantant… Quelque chose en suédois. Je crains cependant que mon niveau dans la langue des vikings ne soit pas suffisant pour vous dire quoi, hélas. Bref, j’ai réussi à sortir mon appareil et à échouer misérablement la mise au point pourtant automatique faire un superbe flou artistique.

Des suédoises, blondes, avec des couronnes conceptuelles.

Que voilà d’élégants chapeaux.

Bon, je retourne réviser. N’ayez crainte fidèles lecteurs, je serai plus prolixe à partir de Noël !


Cliquez sur les entrées pour revenir au texte.

[1] Mais oui mais oui, au moins. Et rangez ce sourire sarcastique, il ne vous sied guère 😛
[2] Pendant un repas (aux alentours de midi donc), je me suis amusé à estimer l’angle du soleil à partir de la longueur des ombres visibles dehors. Je suis arrivé à 15-20°, pour des ombres longues comme trois fois la hauteur de l’objet. Ça ne fait pas beaucoup.

Inception-post

Aujourd’hui, intéressons-nous de plus près à la dure vie d’un blog en faisant un article de blog sur… le fonctionnement d’un blog. Le mien en l’occurrence puisque je me garderai bien de parler de ceux des autres (ne serait-ce que parce que je ne connaîtrais alors pas assez bien le sujet).

« Yo dawg! » dit X-zibit.

Voilà un article dont X-zibit ne renierait pas le sujet [1].

D’abord, c’est quoi un site internet ?

Du point de vue de votre navigateur web, c’est à dire du logiciel que vous utilisez pour aller sur internet [2], on peut dire qu’un site internet se résume à deux choses : un contenu et son apparence. Le contenu, c’est le texte que vous lisez, les liens sur lesquels vous pouvez cliquer, les images qui sont affichées ou encore les musiques et vidéos qui sont jouées. L’apparence décrit la façon dont ces informations doivent être affichées à l’écran, notamment la position relative des différents éléments de la page, leur couleur, le type de police utilisée…

Le contenu est écrit dans un langage appelé HTML qui permet de gérer l’information au sein d’une page. Par exemple, si un morceau de texte est important, on le place entre des « balises strong », c’est à dire qu’on écrit « < strong>un truc important< /strong> ». Ainsi, votre navigateur web sait que ce contenu est important et va par conséquent le mettre en valeur (par défaut, en gras). Il existe beaucoup (beaucoup) de balises différentes qui permettent de signaler un lien vers une autre page, de distinguer plusieurs niveau de titre, d’insérer des images, des vidéos… Mais ces balises ne donnent pas d’information quant à l’apparence, elles informent simplement le navigateur sur le type de l’information à afficher (important, texte normal, lien…). La façon dont doivent être affichés ces différents types d’information est gérée ailleurs.

L’apparence à donner à votre page HTML est décrite dans un autre fichier, sobrement appelé « feuille de style » ou plus simplement « CSS » par une sorte de métonymie (très répandue en informatique) qui a donné le nom du format au type de fichier. Donc, une feuille de style écrite au format CSS donne des informations sur la façon dont les différents types d’information doivent être affichés. Par exemple, on peut y préciser le type de police à utiliser, la couleur du fond mais aussi la présence d’une bordure autour d’un élément ou encore sa position au sein de la page. Les possibilités sont énormes ! Tellement énormes qu’à peu de choses près [3], toutes les pages que vous voyez sur internet reposent sur ce principe. L’usage du CSS est purement esthétique ; d’ailleurs, il existe des sites qui n’en ont tout simplement pas. Il n’en sont pas moins parfaitement lisibles ! Juste un peu plus… rustiques.

Les outils du blogueur

Mais alors, ce site ne serait qu’une accumulation de fichiers HTML et de feuilles de style CSS ? Et bien… non. C’est ce que voit votre navigateur web, mais ce n’est pas ainsi que l’information est stockée sur mon serveur. En fait, les pages HTML sont générées sur mon serveur quand vous les demandez.

Explications : il est tout à fait possible d’écrire à la main des pages HTML et des feuilles de style CSS. D’ailleurs, c’est comme ça que j’ai créé les autres parties de mon site personnel. Par contre, dans le cas de mon blog, vous pouvez constatez qu’il y a de nombreuses pages disponibles : une par article, une par mot clef, une par mois, etc. Impossible de faire tout ça à la main ! J’utilise donc un programme qui, quand vous demandez une page, la génère pour que vous puissiez la télécharger et l’afficher. C’est, ici, ce qu’on appelle un moteur de blog. Plus généralement, c’est le rôle du langage PHP dont vous avez peut-être déjà entendu parler. Bien qu’ultra répandu, il ne fait pas l’unanimité du fait de problèmes multiples.

Comme indiquée dans la section adéquate de mon site, j’utilise wordpress ; c’est à dire que quand vous voulez aller par exemple sur la page principale de mon blog, votre navigateur demande à mon serveur de générer cette page. À ce moment-là, wordpress écrit un fichier HTML à partir des informations dont il dispose (parce que je les lui est donné en écrivant par exemple un article) qu’il renvoie à votre navigateur avec le CSS adapté. C’est comme ça que vous pouvez lire le présent article ! Plus compliqué que ça n’en a l’air, hein ? Et pourtant, il n’y a besoin d’aucune connaissances particulières pour publier sur un blog, tous ces mécanismes sont « cachés » [4].

Pourquoi wordpress ? Parce que c’est une référence en la matière et parce que c’est open-source, tout simplement ! Un autre avantage est sa modularité : on peut très facilement lui ajouter des composants, comme par exemple Statsurfer qui me permet d’avoir diverses statistiques sur la fréquentation de ce blog et dont il a déjà été question par ici. D’ailleurs, s’ils se trouvent des rigolos pour tomber ici en quête de « fesse-de-nonnes » [5] (coucou les fétichistes o/), la plupart des gens qui arrivent ici par le biais de google le font à cause… Du général Ackbar. L’image « it’s a trap » du précédent article est extrêmement bien référencée, à tel point que si on recherche cette phrase sur images.google.fr, ce blog est la deuxième proposition. Pourquoi ? Aucune idée…

Web 2.0

Que serait un blog actuel sans la mention du web 2.0 ? Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est le web 2.0, laissons la parole aux experts.

Je ne sais pas vous mais moi ça me rassurerait de savoir que le législateur maîtrise parfaitement son sujet lorsqu’il propose un loi. Remarquez, ça expliquerait certaines choses

En gros, c’est un terme faisant référence au fait que le web [6] n’est maintenant plus structuré de façon asymétrique avec des éditeurs de contenu d’un côté et des « lecteurs » de l’autre mais est au contraire un lieu ou tout le monde peut publier facilement du contenu : blog, wiki, commentaires possibles un peu partout… Et il y a effectivement des commentaires ici, principalement de personnes que je connais (pour ne pas dire exclusivement). Sauf que les spammeurs se sont réveillés.

Spam ? Nommé ainsi en référence à un sketch des Monty Python (les informaticiens ont de bonnes références), on appelle spam les mails non sollicités qui vous infligent des choses aussi diverses que de la pub allant du viagra au rachat de prêt, des liens inconnus au bataillon ou encore tout simplement de télécharger un bon vieux virus des familles. Par extension, il désigne aussi les commentaires qui n’ont rien à faire sur un blog, leur seul fonction étant de poster un lien vers un site quelconque afin d’améliorer son classement dans les moteurs de recherche. Du coup, vous devez maintenant faire un petit calcul hors de portée d’un posteur automatique avant de pouvoir laisser un commentaire ici. C’est aussi le rôle des « captcha », ces textes écrits bizarrement qu’il vous faut recopier avant de pouvoir vous inscrire de nombreux sites ou bien pour faire une transaction bancaire.

Aveu de Cheval de Troie et Conclusion

Vous aurez remarqué que sous couvert de parler de mon blog, j’ai en fait surtout expliqué les bases (ultra basiques certes) du fonctionnement du web et vulgariser ainsi des concepts aussi variés que les feuilles de style et le web 2.0. J’espère avoir été clair, n’hésitez pas à poser vos questions dans les commentaires !

Mise à jour

Contrairement aux apparences, la balise « iframe » de youtube ne propose pas de version HTML5 de la vidéo, du coup, je l’ai téléchargée et hébergée ici (histoire d’être cohérent : si je dis du mal de flash, c’est pas pour l’utiliser juste après ^^).


[1] Pour ceux qui n’aurait pas compris le pourquoi de cette image, une petite explication s’impose.
[2] Par exemple Firefox, Chrome, Opera, Safari… Il y en a énormément ! On me souffle dans l’oreillette qu’il se trouve des gens pour affirmer qu’Internet Explorer (« IE » dans les cercles initiés) en serait un aussi, mais on attend toujours la preuve de cette affirmation pour le moins surprenante.
[3] D’autres choses peuvent en fait intervenir, comme par exemple du JavaScript pour avoir des pages dynamiques (c’est à dire avec « des trucs qui bougent ») ou du Flash, mais ça, c’est le mal. À tel point qu’il y a un consensus maqueux-linuxiens sur le sujet et même, depuis récemment, windowsiens ! C’est dire !
[4] Ce que je trouve personnellement fort dommage…
[5] J’ai eu le malheur de faire mention de l’exposition « lust & last » qui avait lieu au nationalmuseet à Stockholm quand je suis arrivé et qui se caractérisait par… Des fesses de nonnes exposées à l’entrée du musée.
[6] Je parle bien de la façon dont les sites internet sont publiés et lus et non de la structure du réseau qui est, elle, par essence totalement décentralisée. Ou du moins devrait.

La gastronomie suédoise

Ou plutôt : « Ce que les Suédois mettent dans leurs assiettes ». Parce que pour y voir de la gastronomie, il faut avoir des problèmes de vue assez conséquents.

Considérations générales

Comme vous l’aurez compris grâce à cette introduction sublime de concision et de clarté, la nourriture suédoise me laisse pour le moins… sceptique. Tout d’abord, elle est assez chère : comptez 60Kr pour deux escalopes de poulet (même pas forcément label rouge). C’est un cas extrême dans la mesure où la viande de volaille est globalement peu répandue ici, certes, mais tout de même. Vous me direz peut-être « c’est pas si grave que ce soit chère si c’est de la qualité !», auquel cas je vous répondrai « déjà, si je veux manger pas cher, ça me regarde ; ensuite, si, c’est très grave ».

En effet, la viande hachée coupée à la patate a probablement du charme pour les autochtones puisqu’ils en achètent ; moi je ne suis pas fan. Du tout. Heureusement, il y a toujours la ruse dite « du chacal en rut » [1] qui consiste à noyer les mets peu (ou mal) goûtus sous les épices ou la sauce. Testée et approuvée par votre serviteur, à quelques réserves près. En effet, d’autres pièges vous sont encore tendus au niveau des sauces.

Des concepts… Intéressants ?

Le général Ackbar dit : « It's a trap ! »

Le général Ackbar vient de goûter de la « moutarde » qu’il a (naïvement) acheté à ICA [2].

Comme vient d’en faire l’expérience ce brave général Ackbar, la moutarde suédoise ne sent pas la moutarde mais plutôt le ketchup utilisé par McDo pour ses hamburgers. De la moutarde goût ketchup donc.

Et puis il y a également d’autres sauces, aux multiples versions. Ne sachant comment désigner pareilles horreurs, je les ai sobrement baptisées les Innommables. Si vous vous sentez l’âme d’un guerrier viking et que vous souhaitez ardemment vous assurer une place aux côtés d’Odin au grand banquet du Valhala [3] quel qu’en soit le prix, vous pouvez cliquez ici en vous rejouant mentalement les violons stridents de la scène de la douche de Psychose (de Hitchcock). Accord parental nécessaire, Not Safe For Work, tout ça tout ça. Je vous aurais prévenu.

Relativisons tout de même

S’il est effroyablement tentant de se moquer d’habitudes culinaires si… particulières, il convient également d’admettre qu’il y a quelques choses pas mal, notamment la cérémonie du fika, un genre de tea time à la suédoise au cours duquel les autochtones se retrouvent pour papoter autour d’un café et d’un kannelbullar[4] aux alentours de 3-4h de l’après midi, en particulier le vendredi. Pour peu que l’on y mette le prix, il est également possible de manger de la bonne viande au restaurant, mais ça n’est tout de même pas le genre de choses à faire tous les jours (à moins d’être riche, certes).

Conclusion

Globalement, la bouffe en Suède, c’est pas la joie. À moins d’y mettre le prix, mais il faut pour cela être en mesure de le faire…


[1] Ne me demandez pas d’où vient cette expression, je ne m’en souviens pas moi-même…
[2] ICA (en) est une marque de moyenne distribution scandinave, que l’on peu comparer à Casino en France. Il y en a partout à Stockholm et dans ses environs — ailleurs aussi probablement, mais je n’y suis pas encore allé.
[3] Odin est le dieu principal du panthéon nordique. Seuls les guerriers morts au combat allaient au Valhala, un genre de paradis à la viking : tous les jours, tout le monde s’entre-tue (soit-disant pour s’entraîner pour la grande bataille apocalyptique du Ragnarok, mais surtout pour la déconne) puis ressuscite pour pouvoir se la coller joyeusement boire et manger au banquet qui les occupe toutes les nuits. Des gens qui ont su se rappeler que les plus grands plaisirs sont les plus simples : tuer des gens, bien manger et se bourrer la gueule entre camarades.
Ahem.
[4] Un genre de pâtisserie contenant de fortes quantité de cannelle (d’où le nom). Tellement courant et tellement blindé de cannelle que les pâtisseries peuvent se repérer à l’odeur ici…

Le bouton « j’aime », ce fléau

Je me rends compte avec effroi que, en dépit des promesses de mon premier post, je ne vous ai pas encore infligé d’article sur l’informatique. Or, il s’avère que nos amis d’outre-Rhin viennent de s’en prendre à Facebook, donnant lieu à des articles notamment dans Le Monde et Libération qui, s’ils ont le mérite d’exister et de mettre en évidence les problèmes liés à cet outil, n’entrent pas vraiment dans les détails. Ce qui ce conçoit tout à fait dans la mesure où ce n’est pas vraiment leur rôle. Notons d’ailleurs que les polices des pays nordiques demandent elles aussi des explications à la firme en question, notamment en ce qui concerne ce qu’il convient d’appeler « le bouton du délit». Sans plus attendre, regardons un peu ce qui coince.

Le problème du bouton « j’aime »

Je n’aime pas le bouton « j’aime » [1]. D’ailleurs, je ne suis pas le seul. Comme expliqué dans un article du site écrans.fr, le principal problème posé par ce bouton n’est pas d’ordre philosophique [2] mais bien technique : en effet, à partir du moment où un bouton j’aime est présent, facebook peut savoir un paquet de choses sans même que vous cliquiez. Nous étudierons le comment plus loin, regardons tout d’abord ce à quoi l’entreprise de M. Zuckerberg peut accéder. Vous me direz peut-être : « moi je m’en fous, je n’ai pas de compte chez toi donc tu ne risques pas de savoir grand chose ». Bien que vous ayez raison de ne pas me faire confiance [4], j’ai quand même accès à pas mal d’info : je sais que la personne qui a telle adresse IP aime ceci ou cela puisqu’elle fréquente ce site ou celui-la. Si cette adresse ne change pas, je peux accumuler pas mal d’info.

Les informations accessibles

Où que vous alliez sur internet, vous laissez des traces. Un paquet de traces, à moins de vous ingénier à ne pas le faire, mais ceci est une autre question. À titre d’exemple, j’utilise une extension de wordpress, statsurfer, pour connaître des statistiques diverses, comme le nombre de connexions sur ce blog. Or, sans faire quoi que ce soit de particulier, simplement en enregistrant les informations transitant normalement entre un site internet et votre ordinateur, ce plugin me permet de savoir :

  • Votre adresse IP.
  • Le pays duquel vous vous êtes connectés et même la ville (même si ce n’est pas très précis)
  • La page qui vous a mené à ce site et, du coup, le cas échéant les mots clefs que vous avez entrés dans votre moteur de recherche préféré et qui vous ont menés ici [3].
  • La ou les pages vues ici
  • Votre navigateur web (Firefox, Chrome, Opéra, Safari, Explorer (pas bien), Midori et j’en passe)
  • Votre système d’exploitation
  • L’heure de votre connexion ici

En ce qui me concerne, je peux vous assurer que ces données ne seront jamais divulguées et, si cela peut vous rassurer, que je ne m’intéresse qu’aux données dites « agrégées », c’est à dire pas à chaque visiteur mais à leur ensemble.

Capture d'écran de statsurfer

Un exemple d’entrée dans le tableau récapitulant qui est venu sur ce site. Alors que vous lisez, une autre s’est ajoutée vous correspondant. Dites vous bien que c’est pareil pour tous les sites — même si les logs apache sont moins jolis, certes).

Mettons que je sois facebook

Je vous propose maintenant une petite expérience de pensée. Imaginons un instant que je sois une célèbre entreprise américaine spécialisée dans le recueil d’informations personnelles des internautes. En usant d’artifices un tantinet fourbes, j’ai réussi à convaincre les administrateurs d’un nombre colossal de sites internet d’insérer un morceau de code à moi dans leur page. Celui-ci contient un bouton « Je suis actuellement connecté sur ce site et je souhaite le dire au monde entier » qui me permet de connaître plus finement les centres d’intérêts de mes usagers. Eh oui, puisqu’ils doivent être inscrits chez moi pour pouvoir l’utiliser, je sais exactement qui a cliqué dessus, quand, mais aussi quelle est son adresse IP, son pays, la page visitée précédemment, le navigateur web, etc. Surtout, en cliquant sur ce bouton, il a admis l’intérêt qu’il porte à ce contenu. C’est toujours ça d’information supplémentaire.

Qu’est-ce que je fais de cette masse de données ? Parce que vous croyez que je vais vous le dire ? Faites moi confiance, c’est pas comme si mon site était plein de failles de sécurité ou si je pratiquais une liberté d’expression à deux vitesses qui laisse tranquille les groupes ouvertement racistes mais ferme ceux qui déplaisent à de grandes enseignes du sous-vêtement.

Comment facebook collecte des infos

Comme dit précédemment, ce bouton permet à facebook de savoir qui est présent sur quel site, et ce sans même qu’il soit nécessaire d’avoir un compte. En effet, quand un site contient un tel bouton, il contient un réalité un code qui fait appel aux sites… facebook.net et fbcdn.net. Du coup, une requête [4] contenant toutes les infos précisées ci-dessus (navigateur, OS, IP, etc.) est envoyée aux serveurs de FB à chaque fois que vous connectez sur cette page, et ce même si vous n’y avez pas de compte.

Mais ce n’est pas tout : si vous y avez un compte et pour peu qu’un onglet facebook soit ouvert quelque part dans votre navigateur, ou bien si vous avez (à tort) choisi de rester connecté en permanence, un cookie est présent sur votre ordinateur. En gros, c’est un fichier qui est envoyé dans notre cas à facebook à chaque fois que vous vous y connectez et qui permet de vérifier votre identité. Jusque là tout va bien. Par contre, du coup, FB sait à quel site vous (car il sait qui vous êtes dans ce cas) vous connectez sans que vous ne cliquiez sur le bouton, et c’est bien là qu’est tout le problème.

La meilleure protection contre ce genre de pratique reste l’extension NoScript de Firefox. D’un usage un peu lourd au début, on s’y habitue très vite. De plus, les pubs sont également bloquées, ce qui est je trouve des plus agréables.

Cette partie peut être est un peu compliquée si l’on n’a aucune connaissance en réseau, n’hésitez pas à poser des questions dans les commentaires 😉

Conclusion

J’espère que les problèmes posés par ce bouton sont maintenant clairs et que vous vous accorderez par conséquents à penser que c’est effectivement un fléau. Le lecteur intéressé par les questions de vie privée pourra consulter avec profit [5] les ressources suivants :

  • Le site de la CNIL
  • Un article pratique du Monde
  • L’Express a une section entièrement dédiée à cette problématique. Les articles ne parlent pas de technique et sont donc très faciles d’accès.

[1] Blague pourrie indispensable : check.
[2] Encore qu’il y aurait probablement beaucoup de choses à dire sur cette habitude de demander aux utilisateurs de donner un avis binaire sur tout ce qu’ils voient sans que cela n’aie aucune incidence sur le contenu ainsi jugé, mais je m’égare.
[3] Ayons au passage une petite pensée pour ceux (russes apparemment) qui avaient cherché « lust » sur google, « luxure»  en anglais, et qui sont tombés sur ce site du fait de la mention qui est faite de l’exposition maintenant terminée « lust & last » au National Museet de Stockholm. Bwahaha.
[4] Quand on parle de réseaux informatiques, on appelle requête grosso modo une demande d’information envoyée à un serveur. Par exemple, quand vous avez tapez l’adresse de mon blog dans votre navigateur puis fait « entrer », une requête est partie en direction de mon serveur chez OVH, ce qui a provoqué le téléchargement de cette page pour qu’elle soit affichée par votre navigateur.
[5] Je suis paré pour la publication universitaire B)

HS : maintenant je comprends ce que ressentent les filles quand elles lisent des magazines féminins les prenant pour des demeurées puisqu’en faisant des recherches pour cet article, je suis tombé sur ça : un « article » à destination des « jeunes » qui consiste en une information et, surtout, en placement de produit… Et je ne parle pas du niveau de la langue et de l’étalage de clichés de rigueurs. C’est pas glorieux.

15 août

Un 15 août à Stockholm. Il fait 18°C. Le vent souffle et s’accompagne parfois d’un peu de pluie. Le soleil semble se coucher à 21h, mais l’obscurité induite par l’épaisse couverture nuageuse fausse probablement ce résultat. Le steak haché local n’a manifestement pas compris le sens du mot « goût».

Et en plus ce n’est pas jour férié.

Je suis sûr que vous êtes tous super jaloux !

De toute façon j’m’en fous, j’ai des gâteaux trop cool pour me tenir chaud 😀

C’est la rentrée !

… Enfin, pour moi en tout cas. En effet, mes cours de Suédois ont déjà commencé, je suis donc en mesure de me présenter et de baragouiner deux-trois trucs. Par exemple, bonjour/salut se dit « Hej ! » (prononcez « Hé » ou « Hay ») et au revoir/salut… « Hej Hej ! ». Jusque là ça va.

Déjà une star !

À peine sorti de mon premier cours de Suédois, je me suis fait interviewé par SVT1, la première chaîne de Suède. La journaliste l’a décrite comme la « BBC de Suède ». Elle voulait avoir mon point de vue éclairé (de personne qui n’y connaît rien et débarque dans un pays sans en parler la langue) sur le fait que KTH fasse maintenant payer les étrangers venant de pays ne faisant pas partie de l’UE.

À moi la célébrité, mwahahahaha \o/

Un cerbere Art-Déco

Deux cerbères de pierre gardent l’entrée de KTH.

KTH

En Suédois, KTH se prononce « Ko Té Ho », avec des « o » comme dans « pot » et un « h » aspiré. Mais laissez-moi vous parler de cette école exceptionnelle. Comme vous pouvez en juger par les multiples photos parsemant cet article, KTH, c’est classe. C’est même LA classe. Je vous accorde qu’il faut aimer la brique rouge et l’art déco, mais on ne peut en tout cas nier que les bâtiments ont un certain cachet. En tout cas bien plus que certaines écoles françaises de ma connaissance… De plus, contrairement à ces mêmes écoles, KTH se trouve vraiment à Stockholm, et non dans quelque obscure banlieue située à 30min du centre-ville. Les mauvaises langues auront tôt fait de remarquer que « c’est bien la peine d’avoir des locaux à deux pas du centre-ville si c’est pour envoyer ses étudiants vivre à 45min de ceux-ci dans une non moins obscure banlieue ». Elles n’auront pas tort.

La cour intérieure

Une première vue de l’intérieur de la cour principale de KTH.

Les KTH-iens

Au-delà des locaux, intéressons-nous un peu à ceux qui les peuplent. Pour l’instant, il ne s’agit pratiquement que d’étudiants ERASMUS, dont une armée de français (on ne constitue peut-être pas la moitié des effectifs, mais on ne doit pas en être loin), plein d’allemands, de chinois et d’espagnols. D’autres nationalités sont plus ponctuellement présentes, notamment : autrichienne, sud coréenne, japonaise, turque, suisse, estonienne, hollandaise, singapourienne, ukrainienne et vénézuelienne (et je ne parle que de gens que j’ai rencontré, au moins de loin). L’auberge espagnole, c’était un truc de chochotte.

Re: La cour intérieure

Une deuxième vue de l’intérieur de la cour principale de KTH.

Point intéressant : un jeune homme de l’association étudiante chargée de l’accueil des étrangers (i.e : moi et mes comparses) nous a décrit sommairement les suédois afin que l’on sache un peu à quoi nous attendre. Apparemment, il y a une règle implicite par ici : « on ne parle pas aux gens ». Ça risque de ne pas être pratique. Il a également fait l’apologie de ce comic qui décrit, selon lui toujours, fidèlement la façon dont les scandinaves se voient entre eux. En gros, le Suédois typique serait un genre de schtroumpf à lunettes fan d’informatique. Ç’aurait pu être bien pire.

Pour remédier à la quasi-absence d’autochtones dans ma vie de tous les jours, j’ai répondu à une invitation du professeur de Français de KTH pour « visiter » un de ses cours (c’est le terme employé). Hum.

Lui : Et vous voyiez, là, c’est les tables. Devant, il y a des chaises sur lesquelles on met les étudiants pour qu’ils bossent.
Moi : Ooooooh ! Et même qu’ils sont dirigés vers le prof’ pour pouvoir écouter ce qu’il dit ! Dingue !
Lui : Et oui, on est très pragmatiques en Suède.
Moi : Et donc ça je suppose que c’est un tableau noir ?
Lui : C’est cela même.
Moi : Pas croyab’ !

Et en France on est très drôle. Surtout moi.

Désolé.

Forward: Re: La cour intérieure

Une troisième vue de l’intérieur de la cour principale de KTH. C’est la dernière (de cet article), promis !

Paperasse mon amie

Que serait une inscription sans la paperasse de circonstance ? Pratique ? Cool ? Agréable ? Certes, mais également assez peu réaliste, hélas. Je suis en ce moment en plein dedans, aussi je n’écrirai pas plus longtemps. Je dois notamment faire un « educated guess » (i.e : « deviner intelligemment » dans la langue de Molière) quant au choix de mes cours. Heureusement que les Suédois sont sensés être des nazis de l’organisation. Enfin, terminons sur un point positif : ça commence à cailler \o/

Mise en bouche

Appelons-moi Pi²/6.

Laissez moi vous souhaiter (à nouveau ?) la bienvenue sur mon site. Tout d’abord, sachez que je suis un jeune et fringant élève ingénieur d’une grande école généraliste française actuellement entre sa M1 et sa M2. Que ceux d’entre-vous qui sont intrigués par mon identité n’hésitent pas à aller sur la page about du présent site.

Étant parvenu à surmonter mon penchant naturel pour la procrastination, j’ai loué un serveur pour mettre en place mon site personnel. D’un point de vue technique, vous serez heureux d’apprendre qu’il s’agit d’un « hébergement mutualisé » contracté auprès d’ovh, comme l’auront compris les plus perspicaces d’entre-vous lorsqu’ils sont arrivés sur la page d’accueil ce ce site.

Lors donc, de quoi sera-t-il question en ces contrées sombres et bleutées, ne manquez-vous pas de vous interroger. Eh bien de choses multiples, vous répondrai-je, au premier rang desquelles…

  • Mon voyage en Suède

    Si vous me connaissez IRL, cela ne vous aura pas échappé : je m’envole bientôt pour le pays des pilotes de drakkar, des vêtements peu chers, des biscottes qui croquent et des universités trop classes. Je compte donc raconter ici ma pérégrination scandinave en m’intéressant en particulier aux différences culturelles que je constaterai.

    Que vais-je donc faire en cette nation où la journée dure de 6 à 20h suivant la saison ? Étudier les mathématiques dans le cadre d’un master à KTH (l’université trop classe précédemment évoquée). Ce qui nous mène tout naturellement au point suivant…

  • Les Maths

    Mais non, partez pas ! Attendez au moins de savoir ce que j’ai à dire, vils êtres malpolis ! Votre mère ne vous a donc rien appris ? Eh ben c’est du beau !
    Ahem.

    Je tâcherai de parler de mes études en les rendant un tant soit peu accessible (on verra bien ce que ça donnera). En effet, je trouve dommage que, alors que la vulgarisation scientifique est relativement répandue (S&V et consors), les maths n’y soient que rarement évoquées. Ceci est, vous en conviendrez, proprement scandaleux. J’essaierai donc, à ma modeste échelle, d’y remédier.

  • L’informatique

    Vous comprendrez assez rapidement que je m’intéresse un peu à l’informatique, en particulier à tout ce qui concerne les systèmes d’exploitation (OS, pour les intimes) de la famille GNU/Linux. J’évoquerai donc très probablement dans ces colonnes ces systèmes, ainsi que le logiciel libre en général. Notez d’ailleurs que le moteur de blog que j’utilise, wordpress, est un moteur open-source.

    Je compte également m’intéresser au rapport que la société a à l’informatique et à son évolution.

  • D’autres trucs

    Sait-on jamais, peut-être serai-je amené à évoquer d’autres sujets ici ? En tout cas, il y a des sujets que je n’évoquerai pas, au premier rang desquels ma vie privée : je vous parlerai de la Suède, mais je ne vais pas pour autant vous raconter par le menu ma soirée de la veille en détaillant les personnes présentes. Je pense que vous le vivrez fort bien.

J’espère que votre visite en ces lieux vous plaira et que vous apprécierez son contenu autant que l’auteur apprécie votre présence ici. Sur un mouvement de chapeau et une petite révérence, je vous quitte, jusqu’à la prochaine fois.